Densité médicale

A/ LA RELEVE EN QUESTION

 

 

La répartition de la population des médecins libéraux a changé, montre surtout, une absence de renouvellement des générations.

En quarante ans, le nombre de médecins avait augmenté de 438 %; la croissance de la demande avait amorti la croissance démographique.

 

Si nous remontons à 1957, il y avait 1 Médecin pour 1117 habitants.

1/ En 1957:   43 290 Médecins (taux de spécialisation est de 38,2%)

2/ En 1977:   91 442 Médecins

Soit 111,2% d’accroissement sur 20 ans de 57 à 77.

5/ En 1993: 160 263 Médecins

6/ En 1997: 189 802 Médecins

7/ En 2000: 200000 Médecins

8/ En 2014   219 834 dont 130295 libéraux

 

 

En 1977, on pensait que le système de santé se jugeait au nombre de lits hospitaliers, au nombre d’équipements et au nombre de Médecins. La comparaison se faisait avec l’URSS en 1975 ( 256 Médecins pour 100 000 habitants) et «la France sous-médicalisée» 140 Médecins pour 100 000 habitants.

Référence de l’OMS 200 Médecins pour 100 000 habitants.

 

Il a toujours été difficile de définir le besoin en Médecins pour satisfaire la demande des soins, actuelle ou potentielle, d’une population.

 

La densité médicale en 2013 en métropole est de 340 médecins pour 100 000 habitants.

Les femmes médecins et les hommes médecins ne travaillent pas de la même manière.

Les femmes pratiquent davantage le temps partiel et cessent plus tôt leur activité

Le problème majeur est la très grande inégalité de la répartition des médecins sur le territoire.

Si la densité médicale, France entière, était celle de la Picardie, nous aurions 46 000 médecins de trop. Si au contraire, toute la France voulait la même démographie médicale que l’Ile de France, il faudrait 50 000 médecins supplémentaires.

 

Il existe un facteur par 4 d’écart entre le département à plus faible densité médicale : la Mayenne, et Paris qui a la plus forte. Globalement, les écarts de densité départementale vont de 1 à 1.8 pour les omnipraticiens et de 1 à 6.6 pour les spécialistes, avait stigmatisé le haut conseil pour l’avenir de l’assurance maladie dans son rapport préliminaire à la discussion de la loi de réforme. Avec des points sensibles : un rapport de 1 à 32 pour les psychiatres libéraux, entre le département le moins pourvu et, là encore, Paris. Un rapport de 1 à 18 pour les chirurgiens. De 1 à 10 pour les anesthésistes, les gastro-entérologues, les dermatologues. De 1 à 7 pour les ophtalmologistes et les ORL.

 

B/ LA DENSITE, UN INDICATEUR TRES IMPARFAIT

 

En effet, les pays qui possèdent les plus fortes les plus fortes densités de médecins- plus de 400 pour 100 000 habitants – ne sont pas ceux dont la réputation du système de santé est la meilleure, au contraire ; il s’agit de la Grèce, de l’Espagne et de l’Italie qui bat tous les records de densité mais qui y inclut ses dentistes. On constate que l’Allemagne est relativement proche de notre pays : 345 contre 340 en France. En revanche, on est surpris des faibles densités des Etats-Unis (250) et surtout des Pays Bas et du Canada- à peine 190 médecins pour 100 000 habitants- qui ne sont pas réputés ni pour leurs files d’attente, contrairement au Royaume-Uni dont la densité est de 133, ni pour la mauvaise santé de leurs citoyens.

L’étude de zones géographiques plus restreintes de type canton ou regroupement de communes montre qu’il existe dans 86 cantons sur 3300 des difficultés d’accès en soins primaires. La CNAM a recensé ses zones déficitaires ou en difficulté .La encore, il manque une décision politique pour supprimer la liberté d’installation ou pénaliser ceux qui s’installent dans les villes redondantes.

 

La pénurie de médecins en France est encore loin devant nous mais il faut nous attacher à régulariser les zones de désertifications médicales et prévoir le départ d’importantes tranches d’âge non remplacées par l’instauration du numérus clausus.

 

 

Les moins de 45 ans représentaient 30% de la population en 2002, aujourd’hui, ils ne sont plus que 19% et l’essentiel des effectifs dans la tranche d’âges 55-64 ans avec 43%.Tous ces changements sont la conséquence directe d’un clausus peu élevé pendant les années 90.

Le CNOM (Atlas géographique du conseil national de l’Ordre des médecins a recensé parmi les nouveaux inscrits au tableau de l’ordre 12% des médecins à choisir la médecine libérale en première intention.

Les médecins généralistes 96889 en 2007, tous modes d’exercice confondus devraient être 87899 en 2018.

En 2001 : la moyenne d’âge des généralistes libéraux est de 48 ans.

En 2013: la moyenne d’âge des généralistes libéraux est de 53 ans. Il existe des régions où les départs à la retraite devraient être massifs et la présence des jeunes quasi inexistante.

Exemple le département de l’Orne 35% des généralistes susceptibles de partir à la retraite d’ici à 2017 alors que les médecins de moins de 40 ans ne représentent que 5.8% des effectifs. 24.8% des généralistes sont susceptibles de partir à la retraite d’ici à 2018 sur le plan national.

 

L’accroissement du numérus clausus de 4.5% ne règlera pas le problème. 23% des médecins sont âgés de 60 ans et plus.

L’attractivité des régions entraîne une densité médicale différente d’où une réelle inégalité.

236.7 Médecins pour 100 000 habitants en Picardie

367.8 pour la PACA 1ère place des régions sur dotées avec l’Ile de France en 2ième place

362.4 Médecins / 100 000 mais le nombre de retraités a augmenté de 30% entraînant une démédicalisation la plus rapide de France. Moyenne 306/100 000.

Il existe 35 départements dont Paris sous-dotés.

 

C/ DESERTS MEDICAUX

 

80% des médecins exercent dans la région où ils ont été formés

.Le désert médical ne touche pas que les petites communes rurales, ils d’étend aux faubourgs des grandes villes et même Paris 18ième, 19ième et 20ième densité d’offre libérale de premier recours inférieure à celle de la Picardie.

De même, il existe de nombreux postes vacants dans les Hôpitaux, 3.1 millions de Français rencontrent des difficultés d’accès aux soins.

Le ministère de la santé considère un territoire pouvant être qualifié de désert médical à partir du moment où la densité des médecins est inférieure de 30% à la moyenne nationale.

 

Comment en est-on arrivé là ?

En premier lieu le numérus clausus depuis 1971 limite le nombre d’étudiants. Le fait que les praticiens puissent s’installer où bon leur semble sur le territoire Français.

Le manque d’attractivité de certain territoires avec faible présence de services publics on un faible dynamisme économique.

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